Mémoires sur la Révolution française

CONVERSATION AVEC LE DUC D'ORLÉANS 405 à Paris, qu’il craignait que je n’en pusse pas sortir de quelques jours, parce que les barrières devaient rester fermées tant qu'on continuerait à rechercher les conspirateurs. J'en étais désolée, parce que je ne savais comment garder mon malheureux prisonnier dans ma maison, tant il ÿ avait d’espions autour de moi; on pouvait, en outre, me faire encore une visite de nuit. Je priai donc le duc d'essayer par son crédit de m'avoir un passe-port, mais il m'aflirma qu'il n'en avait pas assez pour l'obtenir, et que, puisque j'avais fait la folie de revenir à Paris dans un pareil moment, il valait mieux y rester tranquille, sans voir personne, et repartir pour Meudon dès que les barrières seraient ouvertes. En agissant ainsi, personne ne penserait à moi, tandis que, si je paraissais pressée de quitler Paris, on pourrait soupçonner quelque chose. Il me dit que c'était Robespierre qui était chargé |

de la direction des barrières; que c'était un homme