Mémoires sur la Révolution française

108 MÉMOIRES DE MADAME ELLIOTT

«— Je croiset j'espère qu'il en est ainsi, me répon-

dit-il, quoique je sois sûr qu’ils s’inquiéteraient fort

| peu de moi, si j'étais dans une position encore plusmauvaise. « Je lui demandai comment on pouvait garder en prison le malheureux roi et son innocente famille . « Parce que, dit-il, étant libre, il était irop mal entouré et qu'il a rompu le serment qu’il avait prêté à la nation. »

Je dis alors au duc aussi tranquillement que possible ce que j'avais fait : il en parut fort étonné ct m'assura que je serais découverte, que j'étais dans un danger imminent, que certainement Champcenetz ne pourrait en aucune manière sortir de Paris, qu’il serail arrêté et que nous serions exécutés tous les deux.

Je le priai alors d'aider Champcenetz à sortir de Paris ou delui permettre de se cacher chez lui à Monceaux. Le duc m'affirma que ce plan était impossible, que tous ses gens étaient les espions des Jaco-

bins, que la partie du mur de ville dont je parlais