Mémoires sur la Révolution française

4112 MÉMOIRES DE MADAME ELLIOTT

Quand mes gens furent couchés, j'allai dans sa chambre et je l'engageai à reprendre courage pour voir le duc le lendemain matin; je voulais qu'il fût dans mon appartement quand le duc y entrerait, parce qu’ainsi ce prince ne craindrait pas d’être vu. Ma femme de chambre guctlerait l’arrivée du duc et l'en préviendrait. Il y consentit difficilement, tout en me faisant remarquer que sa vie étant entre mes mains, je pouvais agir comme je voudrais. Champcenetz vint donc dans ma chambre et, dix Le après, le duc arriva. Il tressaillit en voyant Champcenetz qu’il salua et pria de s'asseoir. Le malheureux tremblait si fort qu'il pouvait à peine se tenir debout; le duc s'en aperçut et se tournant vers moi, il me parla de ma santé. Je faisais le thé et quand j'eus donné au Guc sa tasse, il se tourna vers Champcenetz et lui dit : « Cela ne vaut rien pour vous‘; vous avez été enfermé longtempset vous paraissez faible et souffrant: un bouillon

1 En français dans le texte,