Mémoires sur la Révolution française

CONVERSATION AVEC LE DUC D'ORLÉANS Al de chez vous, mais je vous engage à garder pour vous vos opinions. Plût à Dieu que vous fussiez en sûreté en Angleterre! Je crains fort qu’il ne vous arrive quelque chose ici.» En partant, il me promit de revenir le lendemain, et je m'aventurai à lui dire : «— Et vous parlerez à Champcenetz? » — «Nous verrons cela, » répondit-il.

Quand je vins voir le prisonnier, je le trouvai aussi mal que possible et très-alarmé de la manière dont le duc avait parié de lui; il le croyait parti pour le faire arrêter. Je le persuadai qu'il n'avait rien à craindre à ce sujet, que je pensais que le duc le verrait et tâcherait de faire quelque chose pour lui le lendemain. Ma femme de chambre passa tout le reste de la journée et la soirée dans la chambre de Champcenetz, tâchant de le consoler. Nous fûmes obligées de lui donner de l’éther. Chaque fois qu'il entendait

frapper à la porte, il croyait que c’étaient les soldats.