Mémoires sur la Révolution française

118 MÉMOIRES DE MADAME ELLIOTT

fut commis à la face de la France entière, et que ces monstres poussèrent l'audace et la vengeance jusqu'à

la dernière extrémité, en faisant monter sur l’échafaud

le plus vertueux et le meilleur des rois, comme un criminel vulgaire.

Je dois parler ici de mon malheureux ami le duc d'Orléans, sur la conduite duquel, depuis ce moment, je voudrais jeter un voile, car rien au monde ne peut l'excuser ; d'autant plus qu’il s'était engagé vis-à-vis de moi, de la manière la plus solennelle, à ne pas se laisser entraîner à voter, à moins que ce ne füt pour le salut du roi.

Quelques jours avant que le sort de Louis XVI ne fût décidé, le duc de Biron vint me voir un matin et me pria de lui dire sa bonne aventure. Je m'amusais souvent à tirer les cartes et je prétendais y lire l’avenir. Il était extrêmement superstitieux et croyait sincèrement que je Jui avais dit quelques

vérilés avant son départ pour l’armée. Je répondis que