Mémoires sur la Révolution française

420 MÉMOIRES DE MADAME ELLIOTT

Je n'avais jamais traité ce sujet avec le prince, et je dis en conséquence au duc de Biron que je désirais que le duc d'Orléans votât pour la mise en liberté du roi. I w’assura qu’il ne le ferait jamais, que nous devions nous contenter de son abstention, par la crainte qu'il avait que si le roi était banni de France, il n’engageût les puissances étrangères à envahir la France, ce qui amènerait la perte du duc d'Orléans et de ses amis.

J'affirmai que j'aimais mieux cet événement que de voir le duc d'Orléans voter laréclusion du roi, me doutant peu alors de ce qui devait arriver. Le duc de Biron m'exprima le désir de voir le prince chez moi, le lendemain, parce que, quand il le rencontrait chez madame de Buffon, il était trop entouré; et, comme il devait venir le jour même, je lui donnai rendez-vous pour deux heures.

Ce fut le jeudi 17 janvier qu'ils arrivèrenttous deux.

J'avais peu vu le duc d'Orléans depuis quelque temps.