Mémoires sur la Révolution française

UNE AUTRE VISITE DOMICILIAIRE 139

sinage, tout à fait folle et décidée à s'enfuir de Paris à toutévénement; qu’elle voulait venir me voir, mais que madame de Jarnac l'en avait empêchée, pour qu’elle ne s’exposât pas à être vue de mes gens. Nous retournâmes chez elle ensemble, et là nous trouvâmes madame de Périgord, déterminée à ne pas coucher à Paris celte nuit, dût-elle la passer dans les champs. J'oubliais de dire qu'une visite domiciliaire devait avoir lieu cette nuit même, et qu'elle lui causait une grande frayeur. Elle me pria de l'emmener, elle et ses enfants, un garçon et une fille, qui est maintenant madame Just de Noailles, à ma maison de Meudon, seulement pour cette nuit. J'avais là une vieille femme, qui gardait la maison pendant mon absence, et sur laquelle on pouvait compter. Je demandai donc ma voilure, et madame de Périgord, ses enfants ct moi, nous partimes pour Meudon, où je les laissai aussi bien établis que possible dans un pareil mo:

ment. Comme les gens de ma section savaient que