Mémoires sur la Révolution française

142 MÉMOIRES DE MADAME ELLIOTT

terre; qu’il arrangerait toute celte affaire et me donnerait des effets, qui seraient de l'argent pour moi, quand je pourrais gagner l'Angleterre. IL m’assura que je serais loin d'y perdre et que si on payait ses créanciers après sa mort, ce serait pour le mieux, puisque je n’en serais que plus riche. J'avoue que je fus fort peinée de l'entendre parler ainsi, car j'attendais son malheur de jour en jour.

Il partit alors : madame de Périgord était chez moi toutcetemps, mais elle couchait à un étage supérieur, dans la pièce de ma femme de chambre. Elle et moi nousétions assises devantle feu, parlant dece qui venait de se passer, quand ma femme de chambre entra précipitamment en s'écriant: — «Madame, une visite des gardes! » Madame de Périgord n’eut que le temps dese jeter dans un cabinet dont nous avions enlevé les lablettes à cet effet, lorsque quarante hommes entrèrent dans ma chambre. Ils déclarèrent qu'ils étaient

4 En français dans le texte.