Mémoires sur la Révolution française

TRISTE POSITION DU DUC D'ORLÉANS 141

vivement la mort du roi : je me rappelle parfaitement cette letire, car je l’ai eue deux jours en ma possession. Le due la brûla dans ma chambre la dernière fois qu'il vint chez moi. Il étaitaccompagné par deux gendarmes assis dans sa voiture : je fus très-impressionnée et fort surprise de le voir en pareille situation, mais il mediten riant que c'était seulement parce que son fils, le duc de Chartres, s'était enfui avec Dumouriez, et qu’il lui avait cette obligation.

Les gardes attendirent dans mon antichambre,

Le duc me demanda à déjeuner pour le dimanche suivant, espérant, disait-il, pouvoir venir avec moins de suite. Jelui dis que je ne demandais pas mieux.Ilme fit observer que comme rien n’était sûr et que son sort était plus incertain que celui de tout autre, il était préoccupé de l'argent qui m'appartenait et que j'avais placé sur ses biens. [l pensait, qu’en cas de mort, il pourrait prendre pour moi des mesures, qui

assureraient le payement de mes rentes en Angle-