Mémoires sur la Révolution française

118 MÉMOIRES DE MADAME ELLIOTT

avait quelques malheureux prisonniers comme moi, je n’en connaissais aucun; mais il n’y avait pas de femmes. On me fit asseoir sur un banc, près du feu, eton m'offrit du vin, les soldats prétendant que je ne devais pas faire la fière; que maintenant il n'y avait plus ni duc ni prince, qu'ils étaient tous bons ciloyens, et que, si je n'avais pas conspiré, j'aurais élé une heureuse citoyenne, mais qu'ils voyaient bien que j'irais danser la Earmagnole sur la place Louis XV. Je leur dis que je n'avais pas peur de cela; que s'ils n'avaient pas d’autre sujet d'accusation contre moi que la lettre à M. Fox, j'étais certaine d'être acquittée ; que je désirais les voir rompre le cachet et lire la lettre, ils verraient que c’était une lettre adressée non à un ennemi de la liberté, mais à un bon patriote; qu’ils n'avaient qu’à ouvrir la lettre, ce que je ne voulais et ne pouvais pas faire, puisque j'étais seulement chargée de la faire parvenir en Angle-

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