Mémoires sur la Révolution française

152 MÉMOIRES DE MADAME ELLIOTT

jambes, excepté peut-être pendant cinq minutes de ‘temps en temps, quand ces dames me prenaient sur

“leurs genoux ; mais j'avais tellement peur de les faliguer que ce n’était pas un repos pour moi.

Il y avait un buffet à l'extrémité de la salle, où en payant on pouvait avoir à boire et à manger; mais parmi ceux qui étaient là, il y en avait peu qui pensassent à se nourrir. Leur position était trop dangereuse et ils avaient trop peu d'espérance de retourner chez eux. En parlant à voix basse, nous pouvions tout dire ; la foule était si grande qu’il n’y avait même pas de place pour les gardes, aussi on les avait placés aux différentes portes.

Je vis beaucoup de gens que je connaissais et beaucoup de gentilshommes et de dames de qualité, mais je n'étais pas si près d'eux que des deux vieilles duchesses. Elles périrent toutes deux sur l'échafaud. Elles étaient en prison à Port-Royal pendant que