Mémoires sur la Révolution française

LES DUCHESSES DE GRAMMONT ET DU CHATELET 451

plaisir de la leur offrir. Elles firent beaucoup de céré: monies pour la prendre et madame de Grammont me dit: —— « Dites-moi, je vous prie, madame, qui vous êtes, afin que si jamais nous sortons d'ici, nous puissions nous revoir, Car je vois que vous êtes aussi persécutée pour la bonne cause. » Je lui dis mon nom, et elle fut assez bonne pour m'’assurer qu’elle’était enchantée de connaître une personne qui avait été si dévouée à la bonne cause et qui lui avait rendu de tels services. Elle savait tout ce que j'avais fait pour Champcenetz et pour sa cousine, madame de Périgord. L'abbé de Damas, me dit-elle, lui avait souvent parlé de tout ce que j'avais fait, et elle savait depuis longtemps les bons avis que j'avais donnés à un malheureux prince. Elle espérait que, grâce à Dieu, ces misérables m'épargneraïient, certaine, comme elle l'était, que je pourrais encore être utile à d’autres malheureux. Enfin, depuis vendredi neuf heures du

matin jusqu’au samedi midi je restai debout sur mes