Mémoires sur la Révolution française

ARR A DUC D'ORLÉANS 461 Cet événement m'impressionna vivement, car la fin n’en était que trop claire. Mongot revint chez moi le lundi, vers deux heures, et me dit qu’on l'avait gardé dans un cachot toute la nuit, et qu’à trois heures il avait entendu une chaise de poste sortir de la cour de la prison et qu’il présumait que c'était le duc qu'on emmenait, parce qu’on l'avait exilé. Vers dix heures du matin on l’avait mis en liberté, lui Mongot, en lui disant que son maître était allé là où il nele verrait plus. Ils avaient été chercher sa voiture de voyage au Palais-Royal, la veille, à minuit. On lui avait donné huit chevaux de poste et soixante gendarmes pour l'escorter jusqu’à Marseille, où on le mena avec le jeune comte de Beaujolais. On le renferma au fort Saint-Jean, tout à l'extrémité du port, et j'appris qu’il y fut fort maltraité. Je ne l’ai jamais vu depuis. Lorsqu'il fut ramené à Paris pour être jugé et exécuté, j'étais moi-même en prison.

M. le duc de Montpensier était alors à Nice, aide