Mémoires sur la Révolution française

176 MÉMOIRES DE MADAME ELLIOTT

j'avais peur des gens de Sèvres, car ils avaient été pour moi aussi mauvais que ceux de Paris, et ils me désignaient toujours comme royaliste. J'emmenai chez moi la femme du maire, qui coucha dans une chambre voisine de la mienne; mais nous étions à peine au lit depuis une heure, que nous entendîmes un vacarme affreux accompagné du bruit de la sonnette de ma porte. Mon jardinier se leva et introduisit la section de Paris, qui était allée chercher celle de Sèvres, car Meudon étant dans le département de Seine-et-Oise, ils n'auraient pu m'arrêter seuls. Ils me firent lever devant eux et les gendarmes, dont la maison était pleine. En fouillant dans toutes mes affaires, ils me reprochaient ma tentative d'évasion: —« Ah! ma mignonne, vous ne nous échapperez pas' cette fois-ci, disaient-ils; vous ferez

un bel effet sur la place Louis XV; nous irons tous

1En français dans le texte,