Mémoires sur la Révolution française
198 MÉMOIRES DE MADAME ELLIOTT
pas été traitée avec tant de cruauté; je ne pense pas que vous emprisonniez les républicains ; mais je vous assure que, si je l'avais été, j'aurais fini par détester la République et fait mille fois des vœux pour sa chute, vu tout le mal qu’elle m'a causé. » Il devint furieux, il me dit que j'irais à Paris, que je méritais qu'il m'y envoyât à l'instant, que mon nom était noté au Comité de salut public, que je serais bientôt menée à la guillotine, parce que j'avais été un des agents de d'Orléans pour l'Angleterre, que j'avais voulu faire roi de France un prince anglais ou d'Orléans lui-même. Il ajouta qu’il n’ignorait pas que j'avais correspondu avec le prince de Galles et que je n'étais bonne qu'à être mise à la gueule d'un canon. Enfin, six semaines après, je fus encore changée de prison, à mon grand chagrin, et transférée, à neuf heures du soir, au moment où j'allais me mettre au
‘lit, dans les écuries de la feue reine. On venait dy