Mémoires sur la Révolution française
SANTERRE 11 Et pourtant au milieu de toutes ces angoisses ma santé était toujours excellente et le Dieu tout-puissant ne m'abandonna jamais; car je supportais mes malheurs avec calme et résignation; toute ma consolation venait de la religion. Nous ne savions guère ce qui se passait hors de nos murs, et nous avions souvent peur que la populace ne pénétrât de force dans la prison pour renouveler les scènes de septembre, scènes que nous ne pouvions pas oublier, puisque les murs de notre réfectoire et mème les chaises de bois étaient encore souillés du sang et de la cervelle des vieux et respectables prêtres, qui avaient été massacrés dans cette horrible journée. j'oubliais de mentionner que le général Santerre, le même qui avait conduit le roi à l’échafaud et avait fait battre le tambour, afin que sa voix auguste ne püt être entendue de la foule, était aussi prisonnier aux Carmes.
Malgré toutes les attentions qu’il eut pour moi, je