Mémoires sur la Révolution française

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212 MÉMOIRES DE MADAME ELLIOTT

ne pus jamais vivre en bonne amitié avec lui : beaucoup de nos grandes dames selièrent intimementavec cet homme, qu'elles croyaient bon et inoffensif. Il nous affirmait à toutes, quand nous l'attaquions sur sa conduite au 24 janvier, qu’il avait l’ordre, si le roi voulait parler, de faire tirer le canon sur lui, et que c'élait pour éviter une pareille extrémité qu'il avait agi comme il l'avait fait : il jurait toujours qu’il déplorait la mort du roi; mais je ne lai jamais cru. 11 fut délivré avant la mort de Robespierre, sans doute

parce qu'il avait donné quelques bonnes bouteilles de

bière au geôlier, car il était brasseur. Il nous envoyait

toujours quelques provisions, et je dois dire qu'il ne manquait pas une occasion de nous être utile. A peine sorti de prison, il m'adressa une livre de thé vert, le meilleur que j'aie jamais pris, et une petite provision de sucre. Il y avait joint un pâté, mais il plut trop au geôlier pour qu’il nous permit d'en goûter.

Je fus très-ingrate envers Santerre, car je ne le re-