Mémoires sur la Révolution française

8% MÉMOIRES DE MADAME ELLIOTT

aussi polis que ceux du malin : je n’osais pas aller chez moi avec Champcenetz, parce que mes gens le connaissaient et que j'avais une cuisinière Jacobine à laquelle je ne pouvais pas me fier. Puis, je n'étais pas rentrée dans ma maison depuis le 40 août, et mes gens auraient été fort surpris de me voir arriver si tard et avec un homme : je dis donc au cocher de nous mener à la barrière d’'Enfer, d’où je pouvais aussi me rendre à Meudon. Là, je ne réussis pas da vantage; mais comme Champcenetz n'ouvrait pas la bouche, je commençai à craindre de devenir suspecte à notre cocher et je lui dis de nous mener aux allées des Invalides, sur le boulevard, pensant à mon ami le jardinier, quoique sans grande espérance. Il était dix heures et j'avaisune peur affreuse derencontrerles patrouilles. Heureusement nous arrivâmes à l'endroit où nous devions quitter notre cabriolet. J’eus toutes les peines du monde à en descendre à cause de mon

trouble, mais je ne puis exprimer mes alarmes lorsque