Marat inconnu : l' homme privé, le médecin, le savant : d'après des documents nouveaux et inédits

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et brillamment amplifiée par un homme, dont le jugement a été, en la circonstance, singulière ment égaré.

Appelé à prononcer l'Æloge de Baïlly (1) à l’Académie des Sciences, le grand Arago,oubliant le respect dû aux morts, n’hésitait pas à s’exprimer en ces termes: « Profitant de ses relations avec le duc de Villeroy, gouverneur de la seconde ville du royaume, Marat fit mettre au concours par l’Académie de Lyon toutes les questions d'optique, qui, depuis plusieurs années, étaient l’objet de ses élucubrations : il fournit même, de ses propres deniers, et sous un nom supposé, la valeur du prix.

> Le prix si envié, si singulièrement ‘proposé, ce fut non le protégé du duc de Villeroy, mais l'astronome Flaugergues qui le remporta.

» Mettant de côté toute honte, il (Marat) ne se fitplus connaître dans le champ de la philosophie naturelle que par des expériences imaginaires, que par des jongleries…… Ces détails étaient nécessaires. Je ne pouvais me dispenser de caractériser le journaliste qui, par des calomnies quotidiennes, contribua le plus à ébranter la popularité de Baïlly. I fallait, d’ailleurs, une fois pour toutes, le dépouiller, dans cette enceinte,

(1) Biographie de J.-Sylvain Bailly, lue à l'Académie des Sciences, le 26 février 1844, petit in-18.