Marat inconnu : l' homme privé, le médecin, le savant : d'après des documents nouveaux et inédits

132 °- MARAT INCONNU

Sur les instances pressantes et, assure-t-on, devant les menaces formelles des « géomètres de l'Académie. » Le Roi dut substituer à son premier. factum un rapport en quelques lignes, hâtivement bâclé.

Instruit par ce précédent, Marat fut, àl’avenir, mieux avisé. Dans les premiers mois de 1787, il publiait une traduction de l'Optique de Newton, dédiée au roi par M. Bauzée, édileur de cel ouvrage, l'un des quarante de l’Académie française.

Bauzée, alors secrétaire-interprète du comte d'Artois, servait ainsi à Marat de prête-nom, et, oràce à cet expédient, Marat faisait approuver par une assemblée hostile des théories qu'elle avait, quelques années auparavant, solennellement condamnées. Le grammairien Bauzée ayant consenti à signer l'ouvrage, l’Académie le ratifiait sans le lire, et, en plus, lui prodiguait de pompeux éloges.

Le volume fut aussitôt livré à l'impression, et la partie typographique entourée des plus grands soins (1).

C'était plus qu'il n’en fallait pour assurer le succès.

(1) Optique de Newlon, traduction nouvelle par M***, sur la dernière édition originale, ornée de ?1 planches, publiée par M. Beauzée, l’un des quarante de l'Académie française, etc., 2 vol. in-8, à Paris, chez Le Roy.