Marat inconnu : l' homme privé, le médecin, le savant : d'après des documents nouveaux et inédits

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sollicitait l'honneur d’être témoin de ses cours, pour les répéter dans les écoles de Reims et de Chàlons, où il enseignait la physique.

Il y eut bien quelque note discordante : Le Journai des Savants, organe de l’Académie des Sciences, qui avait déjà passé sous silence les précédentes publications de Marat, continuait à observer une trop prudente discrétion.

Comme tout novateur, il était présumable que Marat soulèverait les passions rivales ou haineuses. Un homme qu’on s'étonne de voir intervenir dans ce débat, Le Dru fils, fut un des plus acharnés contre celui qu'il accusait tout uniment de plagiat.

Les expériences de Marat avaient été, disait-il (1), faites déjà par son père, le prestidigitateur Le Dru Comus (2); et Marat n'aurait fait que les répéter.

La perméabilité du verre à l'électricité, l’action de cet agent sur les liquides conducteurs, et non conducteurs, avaient été révélées, dans des expériences publiques, par le physicien opérateur. Il n’était pas jusqu’à l’électromètre dont la paternité ne fût contestée à Marat.

(1) V. le document justificatif n° XXXIV.

(2) Le physicien Le Dru, dit Comus, après avoir couru la province comme prestidigitateur, fut professeur de physique des Enfants de France. Le petit-fils de Ledru-

Comus n’est autre que le promoteur du suffrage universel, le célèbre Ledru-Rollin.