Marat inconnu : l' homme privé, le médecin, le savant : d'après des documents nouveaux et inédits

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faut en croire Marat, étaient plus oisifs ét plus dissipés : « Ils se lèvent fort tard, leur matinée est employée à déjeuner, à lire le Jowrnal de Paris, à recevoir des visites, et à en rendre. Ils dinent en ville; au sortir de table, ils vont au spectacle, puis à quelque petit souper; et s’ils ont pu disposer de quelque moment de loisir, ils l'ont mis à charger leur mémoire des nouvelles. du temps pour fournir à leur bavardage. Voilà presque, d’un bout de l'année à l’autre, leur vie de chaque jour... On les voit aux Français, aux Italiens, à l'Opéra, au Beaujolais, chez Audinot, chez Nicolet, aux Élèves. Pourquoi ces messieurs ne s’amuseraient-ils pas comme les autres? J'y consens, pourvu que ce ne soit pas à nos dépens. Il ne faut pas se contenter de prendre le nom de savant pour escroquer les bienfaits du prince ou plutôt le pain des pauvres ».

Les « charlatans académiques » courent après la fortune et les faveurs, et comme le véritable homme de génie est modeste et dédaigne l’in- . trigue, les assemblées littéraires et scientifiques sont peuplées de médiocrités.

Pourquoi les souverains n’y portent-ils pas remède? Vraiment oui! une académie n’est pour un roi qu'un meuble à la mode, qu'il faut posséder, mais dont on ignore l'usage. Et làdessus leur incompétence est si notoire qu'ils en sont réduits à s’en rapporter à leur entou-

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