Marat inconnu : l' homme privé, le médecin, le savant : d'après des documents nouveaux et inédits

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cilèment aux autres humeurs animales, et qu'il ne contracte même aucune union avec quelques-unes). Ensuite il est porté aux glandes, ses organes excrétoires.

Avant qu il soit uni au mucus, ses particules viennentelles à s'engager dans quelque vaisseau capillaire, elles l'irritent, le froissent. Son calibre étant diminué, la lymphe n’y a plus un libre cours ; mais comme elle continue d'y aflluer, le vaisseau se distend à l'excès au-dessus de l'endroit qui fait bride ; le vaisseau distendu comprime ceux qui l’environnent ; ceux-ci en compriment d’autres à leur tour et bientôt tout l'organe est engorgé. Quand cet organe est tissu.de vaisseaux sanguins, et de ramifications nerveuses, l’engorgement est toujours accompagné d’inflammation.

D'après cela, il est aisé de comprendre que le mercure préparé de la sorte peut déranger l’économie animale de bien des manières : mais je me borne à son action sur l'organe de la vue, et je vais essayer d’éclaircir les phénomènes dont on a demandé la raison,

Des sels mercuriels portés dans les vaisseaux capillaires des muscles de l’œil les irritent nécessairement cette irritation est bientôt suivie de contraction et d’engorgement ; de là la tension, la rigidité, la chaleur, la douleur obtuse qu’on ressent aux yeux dans la maladie qui fait le sujet de cet article.

Les rayons de lumière que les objets envoient à l'œi] ne forment d'image distincte qu'autant qu'ils ont leur foyer sur la choroïde ; ce qui suppose une certaine distance entre cette membrane et le cristallin, distance toujours proportionnelle à l'éloignement des objets. |

Moins refrangés, réfléchis de près que de loin, les rayons se réunissent plus tard. Pour voir à différentes distances, il faut donc que la choroïde s'approche ou s'éloigne du cristallin ; c’est-à-dire que les dimensions de l’œil changent. Or ce changement ne peut s’effectuer qu’à l'aide du mouvement musculaire soumis à la volonté. 16.