Marat inconnu : l' homme privé, le médecin, le savant : d'après des documents nouveaux et inédits

288 MARAT INCONNU

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Analyse chimique de lEau Antipulmonique de M. Marat, par M. l'abbé Teissier, docteur-régent de la Faculté de Médecine et de la Socielè Royale ete, etc.

(Gazelle de Santé, 1578, n: 1)

Un confrère (M. Bernard), respectable par son âge et par la considération dont il jouit, m'envoya une demibouteille d’eau sous le nom d'Eau minérale factice de M. Marat (1), et me pria de l’examiner par les moyens chimiques. Le bien public et le désir d’obliger un homme estimable m'ont déterminé à examiner les principes contenus dans le précieux remède. Ne voulant pas me fier à mes propres lumières, j'ai prié M, Bucquet, si avantageusement connu parmi les gens instruits, M. de La Planche ét M. Lelong, maitre des comptes, de se joindre à moi pour procéder à l'examen de cette eau.

Analyse

La liqueur est parfaitement limpide et ne dépose rien au fond de la bouteille.

Elle n’a absolument aucune odeur.

La saveur est très alcaline et un peu stiptique. Si on en verse sur du sirop de violette, elle lui donne une couleur vert foncé,

Il ne résulte aucune effervescence sensible de son mélange avec les acides, tels que l’eau forte et le vinaigre radical que nous avons employés.

L'huile de tartre y occasionne un précipité considérable, que le même alcali peut redissoudre; un acide le redissout plus facilement.

(1) On doit se rappeler que M. Marat, dans sa lettre (V. le n° 46 de la Gaselte de santé, 1171) annonce qu'il a employé pour la guérison de Madame de l'Aubépine une eau minérale factice qui tenait lieu des eaux acidules d'Harrowgate .