Marat inconnu : l' homme privé, le médecin, le savant : d'après des documents nouveaux et inédits

56 MARAT INCONNU

Son premier écrit médical date de 1775. L’original, pas plus qu’une copie, n’a pu être retrouvé. L'Encyclopédie Brilannique qui le signale (1),se contente de nous donner quelques indications bibliographiques. Le sujet était, tout au moins, neuf et intéressant.

C'est un essai sur le traitement des bennorrhées par l'usage des bougies (2). Il est tout entier en langue anglaise que Marat maniait, paraît-il, avec assez de bonheur (3).

(1) Encyclopédie Britannique, article Marat.

(2) Le titre exact est: Essay on gleets, Eond. 1775, price 1 sh. 6 d, chiefly respecting the use of bougies. ”

(3) Les Français, de quelque notoriété, qui ont écrit en. anglais, sont relativement peu nombreux.Philarète Chasles, qui à été si longtemps correspondant de l'Athenœum, écrivait l'anglais avec facilité. Louis Blanc était arrivé, pendant son exil, à se faire apprécier comme écrivain anglais. Le Daily News et le Spectator l'ont compté au nombre de leurs collaborateurs réguliers. M. Schérer, l’ancien eritique du Temps, a envoyé de nombreux. articles aux journaux d'outre-Manche. L'éminent philologue, Francisque Michel, écrivait aussi couramment l'anglais.

Il y aurait tout un article à faire sur le séjour de Voltaire en Angleterre, sur son épitre galante à Lady Hervey, sa lettre à Thiriot, ete. Le malin philosophe fit, au reste, preuve de son étonnante facilité à user de la langue de Shakspeare, en écrivant une étude sur la Poésie épique (Essay on Epic Poetry) et un Essay upon civils wars of France. Ce dernier opuscule servait d'appendice à la Henriade, qu'il venait d'achever. 11 parut sous le patronage de la reine d'Angleterre, et fut accueilli partout avec un égal enthousiasme. Malgré cela, sa traduction française ne put voir le jour qu'en Hollande... Ce qui n’empêcha