Marat inconnu : l' homme privé, le médecin, le savant : d'après des documents nouveaux et inédits

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— II —

Cesquelques lignes, écrites par Paul Lacroix, en guise d'avant-propos, pour une réimpression d’un Roman de Cœur de Marat, expliquent toute la genèse de cet ouvrage.

Une question se posait : Marat avait-il été méconnu comme savant, pour s'être jeté, à corps perdu, dans le mouvement qui entrainait alors tous les esprits? L’injustice de ses contemporains l'avait-il poussé à changer de route ? Ne se fut-il pas livré à des travaux de science et de philosophie, si ces travaux lui avaient rapporté l'honneur et le profit qu'ils méritaient ? si les Académies ne s'étaient coalisées, en quelque sorte, pour tenir ses découvertes sous Le boisseau ; si Voltaire et les encyclopédistes n'avaient pas foudroyé de leur dédain son livre de l'Homme ? (1).

Sans songer à réhabiliter Marat, pouvait-on au moins plaider les circonstances atténuantes ?

Dans toute la période de sa vie qui précède la Révolution, Marat avait, à diverses reprises, occupé l'opinion, tentant, par tous les moyens, de s'imposer à l'attention publique.

(1) Idem, loc, cit. p. 48.