Marat inconnu : l' homme privé, le médecin, le savant : d'après des documents nouveaux et inédits

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qu’elle regrettait « que l’auteur n'ait pas mis plus d'aménité dans ses termes, en réfutant l'opinion d’un homme estimable, adopté par neuf Compagnies savantes, qui presque toutes ont couronné ses efforts. »

Si Marat avait répliqué, en termes sévères, à l'argumentation de son adversaire Bertholon, il avait fait preuve, dans cette polémique, d’une courtoisie qu'on à trop volontairement méconnue. Ne croirait-on pas assister à une joûte oratoire, dans un salon de bonne compagnie, quand on relit la préface de Marat, en tête de la réimpression deson Mémoire? préface quin’estqu'une réponse fermement polie au porte-parole officiel : « Après la lecture de cet article, craignant qu'il ne fût échappé à ma plume quelque expression que la bienséance réprouve, je relus mon Mémoire avec soin, et n'y trouvai pas un seul terme que doive s’interdire un auteur, qui sait se respecter : d’où j'inférai que l’animadversion de l’Académie était simplement un témoignage d'estime, qu’elle croyait devoir à un de ses membres, dont elle couronnaït l’antagoniste. »

Ce n'était pas abuser de la victoire : Marat avait le triomphe modeste.

Il continuait sur le même ton : « Malgré la considération que j'ai témoignée en différents endroits de mon mémoire pour le vertueux académicien, peut-être trouvera-t-on ma réfutation