Marie-Antoinette et l'intrigue du collier

ET L'INTRIGUE DU COLLIER. 129

constances qui nous paraissent inexplicables rentreraient sans effort dans cette donnée. Le cardinal n’aurait plus besoin d’être le dernier des idiots et la comtesse de La Motte un monstre d’habileté, un phénomène d’intrigue, qualités dont ne donne nullement l'idée ce qu’on connaît d'elle. On s’expliquerait aussi son impertubable tranquillité, ses menaces, sa confiance qu’on n'oserait la frapper; et le redoublement de haine dont le cardinal sentit les effets; et ces manœuvres secrètes dont la trace est partout (car il fallait bien couvrir les premières imprudences); et le silence gardé par la reine après les confidences de Bæhmer; et la peine dérisoire appliquée à Villette, pour un crime de faux et de lèse-majesté; et l'incroyable facilité que trouva la comtesse pour l’agencement et le développement de son intrigue, etc. Nous laisserons au lecteur à continuer ce développement. L'hypothèse que nous présentons ici ne nous paraît pas choquer la vraisemblance. On trouverait facilement des exemples de mystifications de cette nature dans l’histoire de l’ancienne cour; et MarieAntoinette elle-même n’a-t-elle pas assez souvent berné jusqu'à son époux? Mais