Marie-Antoinette, Fersen et Barnave : leur correspondance

FERSEN ET BARNAVE 9

Cour et la ville sont en deuil. Fersen part pour Londres, le 26 mai 17174.

A la fin de la même année il retourne en Suède. La petite sœur a alors dix-sept ans, elle a grand succès à la Cour. Elle est devenue l’amie de cœur de la petite duchesse de Sudermanie, nouvellement mariée au prince Charles, frère du Roi, qui a le même âge qu’elle. Elle inspire une passion véhémente au prince Frédéric, duc d’Ostrogothie, frère cadet du Roi, qui veut l’épouser. Mais le Roi, si noble que soit le sang de Fersen, ne consent pas à cette mésalliance : il envoie le prince Frédéric voyager en Italie, et Sophie, par ordre de son père, le feld-maréchal Fersen, épouse le chambellan comte Piper et va vivre en son château à Engsô. Les Mémoires de la duchesse de Sudermanie nous disent que Sophie Fersen aimait réellement le prince Frédéric, mais qu’elle a obéi à son père pour épargner au prince les sacrifices que lui aurait coûtés un mariage avec elle contre la volonté du Roi.

Du chagrin de sa sœur Axel Fersen eut la confidence. Il éprouvait pour elle d'autant plus de sympathie qu'il était lui-même menacé d’un soft analogue. Le feld-maréchal avait arrangé pour lui un mariage avec une riche héritière en Angleterre. Habitué à l’obéissance, Fersen s’en alla, au printemps de 1778, à Londres faire sa cour à la demoiselle, miss Catherine Leyel. Mais celle-ci le refusa, ne voulant pas,-dit-elle, quitter ses parents.