Marie-Antoinette, Fersen et Barnave : leur correspondance

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velles. Je devrais en avoir pris l'habitude, mais je sais que je ne puis m'y faire. Il y a sept mois que je ne sais ce que vous faites, si vous pensez à votre frère, si vous vivez même. Je vous ai laissé dans un état critique !, et mes inquiétudes sont grandes. Si j'avais le malheur de vous perdre, j'aurais tout perdu. Dieu me préserve d’un si affreux malheur.

» Point de nouvelles à vous mander d'ici. Le peu qu'il ÿ en avait, je les ai déjà écrites à mon père. Je ne m'ennuie pas trop. Je passe toutes mes soirées chez cette Mrs. Hunter, dont je vous ai déjà parlé. Cette respectable femme a toutes les bontés et les attentions pour moi. Sa fille est charmante. Je lui apprends le français et elle m’apprend encore mieux l'anglais. Elle parle déjà assez joliment. J'y passe mon temps fort agréablement. Nous venons de faire un petit voyage de six jours, moi troisième, avec le général, pour reconnaitre le pays. Dans quelques jours, nous allons à Boston. J'y verrai un Américain arrivé en quarante-quatre jours de Gothembourg. On me dit qu'il a amené avec lui des officiers suédois qui sont allés joindre l’armée de Washington. Je désire fort les voir. J'espère qu'ils me donneront des nouvelles de Suède. Il y a bien longtemps que je n’en ai eu. Que deviennent vos lettres? »

1. Elle attendait ses couches.