Marie-Antoinette, Fersen et Barnave : leur correspondance

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heur. Avant dy répondre il faut que je vous dise ce qui m'a empêché de le faire plus tôt.

» Dès que nous apprimes l’arrivée de la frégate à Newport,M. deRochambeau envoya au-devant de celui qui apportait les lettres. I y a 700 milles de Newport ici : l’envoyé fit grande diligence et tout le monde le trouva admirable; et moi tout le premier. Il rapportait nombre de lettres pour moi, cinq de Suède et plusieurs de Paris. Mon Dieu, que j'étais heureux. Je n'étais occupé que de mon bonheur quand le général me fit appeler. C'était pour me dire Que je devais partir sur-le-champ et aller chercher les lettres officielles. Le messager n'avait apporté que les lettrés particulières de l’armée. Mais les lettres officielles du ministre élaient restées en arrière. Il m’ordonnait d’aller les chercher à Philadelphie.

» Je suis parti d'ici le mardi 16 à huit heures du soir, et j'arrivai à Philadelphie le samedi 20 à huit heures du matin, et j'étais de retour à Williamsbourg le mardi 23 à huit heures du soir. J'avais fait 700 milles anglais (7 milles anglais font une lieue de Suède). On a eu peine à le croire. On me dit que cela ne s’est jamais vu dans ce Pays-ci, où il n’y a pas de poste et où vous êtes obligé de faire 50 milles sur le même cheval et où il y a 7 bacs à passer, dont quelques-uns ont deux milles de traversée et sont mal servis. Cette course a augmenté la réputation que j'ai dans l’armée d’aller vite en besogne.…., Nous sommes