Marie-Antoinette, Fersen et Barnave : leur correspondance

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temps d’attendre qu’on vienne à notre secours. Mais ces semaines seront bien longues. Je n’ose pas vous écrire davantage. Adieu; hâtez, si vous pouvez, les secours qu’on nous promet pour notre délivrance. » Et elle termine ce billet en ajoutant à l’encre sympatique :

« J’existe encore, mais c’est un miracle. La journée du 20 a été affreuse. »

Hâter ce secours promis, ainsi que la Reine le demandait, devint alors pour Fersen la préoccupation de ses jours et de ses nuits. Il répond à son amie le 25 juin :

« Mon Dieu, que votre situation me peine. Mon àme en est vivement et douloureusement affectée. Tâchez seulement de rester à Paris et on viendra à votre secours. Le Roi de Prusse est décidé et vous pouvez y compter. »

Elle cherche encore à le consoler par une lettre du 3 juillet :

« J'ai reçu votre lettre du 25; j’en ai été bien touchée. Notre position est affreuse, mais ne vous inquiétez pas trop, je sens du courage et j'ai en moi quelque chose qui me dit que nous serons sauvés. Cette seule idée me soutient. »

Mais, à l'approche du 14 juillet et de la célébration de la prise de la Bastille, on s’attend à de nouveaux troubles. La Reine n’ose plus écrire à Fersen ellemême. Elle charge Goguelat de lui écrire pour lui