Marie-Antoinette, Fersen et Barnave : leur correspondance
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était utile que vous vous cachiez, n'hésitez pas, je vous en supplie, à prendre ce parti. Cela pourrait ètre nécessaire pour donner Le temps d'arriver jusqu'à vous. Dans ce cas, il y a un caveau dans le Louvre attenant à l'appartement de Laporte. Je le crois peu connu et sûr. Vous pourriez vous en servir.
» C’est aujourd’hui que le duc de Brunswick se met en mouvement ; il lui faut huit à dix jours pour ètre à la frontière. On croit généralement que les Autrichiens vont faire une tentative sur Maubeuge. »
Marie-Antoinette est loin de vouloir se cacher. Ils sont trop étroitement surveillés, le Roi et elle, pour que leur disparition ne soit immédiatement signalée. Du reste, le Roi s’y refuserait. Il montre dans les événements qui ont suivi l'attaque du 20 juin, le plus grand calme et la plus parfaite mansuétude. Pour rien au monde il ne voudrait se réfugier dans les caves, pas plus que la Reine ne voudrait s’y réfugier seule en l’abandonnant. Mais elle ne peut pas écrire ceci à Fersen ; on la surveille de trop près. C'est encore Goguelat qui écrit pour elle à l'encre sympathique. «La vie du roi est constamment menacée, ainsi que celle de la Reine. Pour le moment, il faut songer à éviter les poignards et à déjouer les conspirations qui fourmillent autour du trône prêt à disparaitre. Depuis longtemps les factieux ne prennent plus la peine de cacher le projet d’anéantir la famille royale.