Marie-Antoinette, Fersen et Barnave : leur correspondance
326 MARÏIE-ANTOINETTE
Ainsi Loules les douleurs se confondent, s'anéantissent en celle qui occupe son âme.
Mais l’avèncement de la Terreur en France a empèché l'alliance projetée avec la République. Le traité conclu avec Lebrun et Danton n’est pas ratifié sous, Robespierre. Staël qui le négociait est obligé de fuir Paris avec sa femme et se réfugier à Coppet. Le rapprochement avec la France est pour le moins ajourné. Le régent cherche alors à se concilier de nouveau le comte Fersen. Il charge la comtesse Piper de l’ase surer de toute sa bienveillance. Fersen répond :
« J'ai reçu, ma chère amie, votre lettre du 5, et je réponds aujourd’hui au Duc. Voici ma lettre, que vous lui remettrez, comme c’est vous qu'il avait chargé de la commission, ou bien vous la ferez remettre par Taube, comme il vous plaira.
» J’ai été bien aise, comme vous, de ce que le Duc vous a dit; je le remercie de ses bontés, je lui dis que j'en profiterai un jour, mais que dans ce moment je n'ai que la faculté de sentir ma douleur et mes regrets et non celle de former aucun désir. Je réclamerai ses bontés dès que mon âme sera plus calme. Pour le moment je ne demande que de rester ici et suivre le mouvement de la guerre. J'ai mis dans ma lettre beaucoup de sensibilité et de remerciements de ses bontés pour moi...
» Je ne vous parle pas, ma chère amie, de l’état de mon âme. Il est toujours le mème. Penser à elle, la