Napoléon Ier et le Roi Louis : d'après les documents conservés aux archives nationales

VIII NAPOLÉON Ix ET LE ROI LOUIS.

celui de Leurs Hautes Puissances conféré au corps législatif, rs Le ne bu \ D — jouissait d'une autorité supérieure à celle qu’avaient jadis exercée les stathouders. Le grand-pensionnaire, Schimmelpenninck (1), qui avait ? 1 longtemps représenté à Paris la république batave Oo su gagner les sympathies de Napoléon, dont il partageait, en plusieurs points, les idées politiques. Le 1% mai 1805, il entrait dans ses nouvelles fonctions (2). Bien qu'il eût été stipulé que le grand-pensionnaire occuperait son poste tant que durerait la guerre avec l'Angleterre et qu’il le garderait encore O e cinq ans après la paix, la magistrature qu’il exerçait était, en 1 D 1 vertu de la nouvelle constitution, une magistrature élective. Napoléon, qui n’aimait point dans son voisinage de « présidence américaine, » avait pressé vainement le grand-pension-

, avait

naire de se faire investir par le vote populaire d’un pouvoir héréditaire. Certain de ne point obtenir l'adhésion de ses compatriotes dont il connaissait les dispositions, Schimmelpenninck avait résisté à ses instances. Mais Napoléon n’avait pas tardé à concevoir d’autres desseins. Déjà, au mois de janvier 1805, le bruit avait couru qu’il se proposait de mettre un de ses frères à la tête de la nation hollandaise sous un titre quelconque. Il n'y avait pas dix mois que le grand-pensionnaire était entré en fonctions, qu’il recevait une lettre du ministre Talleyrand,

(1) M. Albert Réville, dans un intéressant travail intitulé La Hollande et le roi Louis, qu'a publié la Revue des deux mondes (juin-juillet 1870), donne à Schimmelpenninek la qualification de conseiller-pensionnaire que, d’après les documents hollandais qu'il a eus sous les yeux, il croit être la vraie. Nous maintenons, quant à nous, celle de grand-pensionnaire qui est la seule en usage dans les documents français. Nous profitons de cette remarque pour recommander à l’attention du lecteur le travail de M. Réville ; on y trouvera des renseignements précieux sur la situation de la Hollande dans les dernières années qui précédérent l'avénement du roi Louis.

(2) Voir dans la Corresp. de Nap. Fe,t.X, n° 8719, la lettre que, le 12 mai 1805 lui adressa l’empereur à cette occasion.