Napoléon Ier et le Roi Louis : d'après les documents conservés aux archives nationales
LIV NAPOLÉON Ix ET LE ROI LOUIS.
frances de la Hollande. En outre, par ce traité, la Russie et la Prusse lé reconnaissaient comme roi (1). L’Autriche n’ayant pas tardé à suivre leur exemple (2), il se vit enfin accepté par toute l’Europe. Il eut dès lors des ambassadeurs dans les différentes cours du continent. Confirmant par des égards personnels les stipulations du traité, l’empereur de Russie ne dédaigna pas de porter la décoration de l’ordre de l’Union (3). Napoléon lui-même, revenant sur ses résolutions, autorisa son frère à lui adresser plusieurs décorations (4) et en remit une au ministre Mollien (5). Il poussa la courtoisie jusqu’à lui faire présent de son buste (6). Enfin il consentit au rappel du vieux Brantzen, qui fut remplacé à Paris par l’amiral Ver Huell, et se montra disposé à accréditer de son côté un ministre en Hollande (7), ce qu'il ne devait faire, il est vrai, que dans les premiers mois de l’année 1808.
Ces satisfactions furent de peu de durée. Le traité de Tilsitt devint le point de départ d'une impulsion nouvelle imprimée au blocus. Napoléon, qui, par la force de ses armes, avait entraîné la Russie et l'Autriche dans son système contre l’Angleterre et rallié ainsi l'Europe entière à ses desseins, allait tenir plus que jamais la main à l’exécution de ses décrets. Le bombardement de Copenhague (8), en excitant l'opinion du
(1) Voy. dans les Docum. histor., t. IT, p. 104, les articles de ce traitérelatifs à la Hollande. È
(2) Louis fut reconnu par l'Autriche au mois de novembre 1807. Voir p. 123 de ce volume, note Î.
(3) Docum. histor., t. II, p. 307.
(4) Louis à Napoléon, 30 septembre 1807, p. 129.
(5) Napoléon à Louis, 15 novembre 1807, p. 144.
(6) Louis à Napoléon 30 septembre 1807, p. 128.
(7) Louis à Napoléon, 30 septembre et 26 décembre 1807, p. 129, 147.
(8) Ce bombardement eut lieu, comme on sait, du 2 au 6 septembre 1807 ; neuf mille bcmbes furent lancées sur la ville, où le dommage fut immense.