Oeuvres diverses

enthousiasme, ces hommes restent froids, ils n’ont qu'une pensée : enchaïner l'élan, étouffer l'aspiration, refouler l'espoir. Leur pitié s'adresse au crime, leur rigueur à la misère et à la faiblesse. Is s'entendent avec tous les ennemis de Phumanité. Dominique cet Loyola serrent leur main; fêtes, prévenances, cajoleries sont pour les traîtres déchus ; cachots, mitraille, défiance pour les patriotes vainqueurs, et après tant de souffrances, de déceptions, de ruines, la civilisation souffletée, le progrès enrayé, les cœurs meurtris et brisés, il suffisait d'un équivoque med culpa, de quelques mouvements de bras, de l'aspect de longs cheveux blanes !

Les fils ont été tués, les femmes violées (1), les maris exilés sur les pontons sans jugement, sans pain. Is sont morts. Le monde a été trompé ; l’occasion, cette chauve, perdue. Les auteurs de ces désastres vivent bien, mangent mieux, ont des rentes et gardent le monopole du républicanisme honnête et modéré, pur de la prison, sans tache de l’'émeute, prêt à se dévouer à toute table de ministère et de festin.

(1) « Chaque fois que la garde mobile fusillait les pri« sonniers, comme la plupart de ces malheureux combat-< taient dans leurs quartiers, on voyait tout à Coup Sor< tir des maisons des femmes échevelées qui venaient se « jeter en pleurant aux genoux des vainqueurs. En cer< tains endroits, notamment à la place Maubert, l'inter< vention des femmes engendra le dernier degré du crime < auquel peut donner lieu la guerre civile, l'orgie dans le < Sang. » (Hippolyte Castille, Histoire de la deuxième République, t. III, ch. VI).

« Comme les autres quartiers, le faubourg Saint-An« toine fut, après le combat, le théâtre de perquisitions, « d'arrestations sans nombre, d’exécutions et même de < pillage. Plusieurs femmes furent violées, trois furent « précipitées d'une fenêtre, rue de Charenton. » (Louis Ménard, Prologue d'une Révolution, p. 265 et, encore, p. 230 et 239).