Oeuvres diverses

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rébellions. S'ils ne peuvent arracher de sés mains sanolantes le suffrage universel, tentative qui pourrait avoir ses dangers, on le lui laisse étriqué, châtré, dépouillé de tout ce qui peut l'éclairer et l'instruire, épée à deux tranchants. Aussi on arme et on conspire à VHôtel de Ville contre les faubourgs. Au lieu d'organiser les sections, on organise la police; on fait appel à toutes les loyautés, au loyal Barbès comme au loyal Taschereau. La meule de la discipline savamment maniée, broie toute velléité d'indépendance dans l'armée, livrée pieds et poings liés à ses chefs royalistes. Unis dans un ardent hommage à l’Immortalité, ces radicaux -judicieux et toujours prévoyants brisent Je serment politique qui donne un air de parjure à leurs évolutions. Aux applaudissements des traîtres et des coupables, ils prononcent l'abolition de la peine de mort en matière politique, ce décret de clémence dont Juin sera le commentaire. Ils créent la mobile, sinistre héroïne, et Marie organise les ateliers nationaux, machine à double fin, d’abord contre le Luxembourg, puis en vue d’une émeule lorsqu'il faudra un prétexte.

Garnier partage avec tous ses collègues la responsabilité de ces heureuses mesures; il en à revendiqué plus particulièrement quelques unes, comme lorganisation de la mobile, mais le champ des finances lui appartient sans conteste. L’anarchie livrait "assaut à tous les abus du vieux monde : Garnier préposé, a gardé du système financier le vaste tribut levé sur le peuple, ax défendu la moindre extorsion avec un amour de père. Lui proposait-on d’abolir un impôt ? il en avait toujours sous la main quelque autre beaucoup plus lourd et d'une suppression plus urgente, et voice versa. Ainsi, nul désordre, et l'habile homme se frottait les mains dans l'espoir de transmettre intact à ses successeurs l'héritage de la maltôte. Abolissait-il même un impôt (le sel), le décret n'était exécutoire qu'en 1850; de sorte