Oeuvres diverses

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« Vous savez tous qu’il existait une certaine réunion « d'hommes qui, puisant certains noms dans d’anciens « souvenirs, avaient pris le nom de Montagnards, la « Commission du pouvoir exécuté a ordonné immé« diatement la dissolution des Montagnards, ete. (Bravo! « bravo!) »

Et donnant le premier baptême à la réaction, lui prétant ce masque de républicanisme et d'honnèêteté qui devait se modérer tous les jours: « Ce que nous voulons, dit-il, c’est une République ferme, honnête et modérée. »

Quels étaient done les hommes dont Garnier proclamait la capture aux applaudissements d’une Assemblée dite républicaine? Des chouans, peut-être, des persécuteurs du dernier règne ou des meneurs de bonnets à poil? Non! ce sont les fous qui depuis dix-huit ans sacrifient leur sang et leur liberté; qui par leurs cris et leurs efforts ont empêché la preseription, tenu haut et ferme au milieu des défaillances et des lâchetés, le drapeau de la Révolution. Ce sont les mêmes que MM. Carnot et Garnier-Pagès du haut de leur stalle de député, accusaient de faillir au républicanisme sensé et de méconnaître la Charte, ce bon fromage de Hollande si savoureux. Toujours le même destin : à eux encore la prison, l’infamie ; aux habiles, l'honneur, le pouvoir et l’applaudissement des foules!

Maintenant la comédie tourne au drame. La réaction n’a plus besoin de voile, Garnier résume ainsi la situation (4) :

« Le peuple est immergé dans ses libertés, tous ses « droits sont acquis, tous ses vœux sont satisfaits, « toutes ses espérances dépassées. Jamais il n’a joui « d’une aussi complète possession de lui-même. »

Que réclame done ce peuple exigeant! Ses bons

(1) Tome VI, page 452.