Oeuvres diverses

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« fierté, au déshonneur de la banqueroute, et toutes « les dettes de la monarchie furent payées (1).

«Eh bien, je le demande hardiment (2), que chaque « citoyen compare la parcelle d'argent qu’il a donnée € à la grandeur du résultat, et qu'il dise s’il a un « regret à exprimer, el si au contraire il n’a pas à € Sapplaudir d’avoir contribué à liquider le passé, « à assurer le présent et à consolider le crédit de l'Etat « pour l'avenir (3)? LÉ

« D'ailleurs, examinons qui done n'aurait pas à se «: féliciter (4)?

« Les rentiers? Les semestres des rentes ont été « acquittés.

(1) La chute en est jolie, agréable, amoureuse.

Voilà le gros mot lâché : les dettes de la Monarchie payées ! Votre but était de les faire endosser à la Répunlique, comme d’habiles coquins font valider à un jeune homme, le lendemain de sa majorité, les dettes véreuses arrachées à son inexpérience. Piquer d'honneur un peupie où un enfant, la marche est la même.

Cette opération porte un nom en jurisprudence et en histoire : c'est du chantage politique.

(2) La hardiesse ne vous manque pas.

(3) Toujours le même système : donner le change au peuple, l'éblouir à force de sophismes et de phrases, et lui représenter ses faux pas comme des prodiges de générosité et de politique. La victime doit marcher au guet-apens comme au triomphe, fière de sa sottise et pleine de gratitude pour les traîtres qui la perdent. Peuple battu, trompé et content, — idéal du stratégiste. Ainsi, sur la fallacieuse invitation de Garnier, que chaque citoyen dise Sil à un regret à exprimer, et si, au contraire, il n'a pas à S'applaudir d'avoir contribué à liquider la réaction dans le passé, à l'assurer dans le présent et à la consolider pour l'avenir.

(4) Sublime du grotesque et de l'impudence? Garnier oublie simplement ceux qui ont payé ce fameux impôt, cette pierre philosophale de finance qui a tout sauvé et tout guéri. x :