Oeuvres diverses

vient-elle à sortir de sa torpeur, à menacer dans leur domination, dans leurs revenus, ses nobles oppresseurs, à demander des raisons et des comptes au nom de l'égalité? Ge temps de réveil où la liberté gazouille dans tous les cœurs, où l'humanité veut fleurir, où la justice fermente comme la sève, ce temps porte sur les tables du Destin des noms de malédiction et de mort. L'année mémorable où le peuple, ses fers brisés, retourne l’épouvante contre ses tyrans, s’appellera la Terreur.

Celle-là du moins fut une délivrance. Elle eut pour but de combattre, avec ses propres armes, l’éternelle terreur appesantie sur l'humanité, celle qui commence au Timor Domini et qui est encore à l’ordre du jour par toute la terre. Le glaive de Dieu n’est-il plus suspendu sur notre globe comme l'épée de Damoclès ? L'enfer n’ouvre-t-il pas toujours sa gueule brülante au moribond? Et sur nos places, la machine de Guillotin at-elle cessé d’incarner Némésis vengeresse ?

La terreur est le dogme du vieux monde. Qu’a-t-il de commun avec la fraternité, celui de l’avenir ? La terreur catholique et royale était un principe, la terreur révolutionnaire fut une nécessité. L'une procède de la négation de la justice, l'autre de sa revendication. La première torture, la seconde supprime. Le travailleur englouti en veut-il au rocher qu'il brise pour l'air et le soleil? L'inquisiteur fait ses délices de la souffrance humaine. Contre l'ennemi de Dieu il épuise tous les raffinements des supplices. fl tenaille, écrase, rôtit à petit feu, arrache par lambeaux avec des transports de bonheur les os et les chairs palpitantes. Il savoure les convulsions, compte les spasmes, aspire les sanglots et les hurlements. Il boit goutte à goutte le sang et les larmes du damné ! Enfin, il maudit la mort qui lui vole sa proie.

Le grand révolté de 93 a le respect de l’homme. Il