Oeuvres diverses

F : RL

des persécuteurs, les bourreaux des martyrs, et c’est au crime que la foule accorde ses larmes. L'avocat, drapé dans sa toge, échappe à cette houle de colère et de pitié. Il se console du grand désastre, en partie son œuvre, par le souvenir de sa belle conduite, de cette même conduite qui a sauvé le naufrage. Il reçoit avec flegme les marques de la reconnaissance ironique des adversaires qu’il a remis en selle, et contemple d’un œil see l’anarehte foudroyée et frémissante, qui s’était livrée à lui et qu'il a livrée, ne pouvant l’enchaïner à sa dormeuse. Ah! c’est le présent qui m’a révélé le passé. Lorsqu'on voit les prétendus hommes de 48 ligués avec la répression contre tout initiateur, garder leur tendresse pour les ennemis, leur hostilité pour les meilleurs soldats de la Révolution; lorsque leur voix, la seule autorisée, ne vise qu'à mystifier les masses et à les endormir dans les byzantineries ; lorsque la médiocrité arrogante tient le haut du pavé, accaparant honneur, renom et vertu, ct que les plus nobles, sous l’ardente calomnie, deviennent les plus noirs, oh! certes, on comprend 93, et lalueur du moment illumine l’horrible farce jouée par l’histoire, les abîimes de l'ambition et de la tartuferie humaines.

Il semble vraiment que le monde soit fait pour une poignée de privilégiés, dont la joie ou la douleur constitue toute la vie des nations. La dime se paye à jour? Pas un geste contre la sainteté des castes, la suprématie de la noblesse, l'honorabilité de la bourgeoisie ? — Du vin et de l’or dans les caves etles caisses de la Banque et du château? — Alors, peu importe que le manant mange de l'herbe, que son sang rougisse les chemins, que sa hutte soit devenue la tanière des loups! Vous avez le grand siècle, le grand Roi : c’est le zénith humain. ;

Mais cette plèbe, tout à l'heure humble et muette,