Oeuvres diverses
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écoles d'embauchage qui enseignent l’art d’escamoter les révolutions avant même leur naissance, des haras où l’on dresse des chevaux de courses pour les steeplechases de l’ambition ? Nous voici loin de l’Hébertisme, et le chemin de la lune serait moins difficile à remonter. Espérons que la jeunesse n'ira pas se corrompre dans ces tripots. Qu’elle écoute son cœur et se retrempe dans le peuple, source éternelle de vie. Qu'elle aime et souffre avec lui : l'union de ces ardeurs et de ces misères enfantera la liberté.
Le vieux protestant d’Aubigné, proscrit par les rois, auxquels il avait donné son sang, trahi de tous les siens, seul avec son espoir brisé et sa vie perdue, évoque dans la plus splendide des ironies les vices et Les crimes trainant à leur char les génies et les vertus de la terre. Et nous aussi, nous avons eu l’amer spectacle de l’imposture et de l'intrigue panthéonisées; nous avons vu souffleter des mémoires, violer des tombeaux, trainer aux gémonies tout ce qui fut grand, juste et bon. Nous sera-t-il donné encore d’assister au triomphe le plus honteux, celui de l’hypocrisie révolutionnaire ?
Sous les derniers des Césars, une coterie de patriciens frondeurs oublie dans ses villas de Tusculum les tristesses du présent et les craintes de l’avenir. Un festin somptueux réunit les plus harmonieux joueurs de lyre, les plus doux diseurs de phrases et les représentants dorés de la classe des ilotes, courtisée maintenant par l’ambition patricienne. Là, portes fermées, esclaves renvoyés, on médit hardiment du maitre. L'espoir déborde. On bâtit des plans magnifiques sur la bonhomie de la plèbe, toujours dupée et toujours crédule aux grands mots. À quand les belles harangues qui doivent encore la séduire ? On porte des toasts attendris à la mémoire et à la résurrection de ce Sénat qui, avant César, broyait le monde sous ses pieds. Et