Oeuvres diverses
29e
plus d’oligarchie lettrée, d’accaparement scolastique ; plus de ces hommes à courte vue, pour lesquels la science est un moyen et non un but, de ces sceptiques blasés, toujours prêts à enseigner au peuple ses devoirs en lui taisant ses droits et à écrire des harangues contre les vaineus ! Assez de cette horde chamarrée, pire que les Vandales, qui mutile la raison pour l’asservir à ses ennemis et la faire mentir à elle-même, qui empoisonne sous prétexte d’instruire.
Mais le citoyen qui voit dans la science le but de l'humanité, l'instrument du triomphe et de lémaneipation, le levier du monde et la compagne de la liberté ; l'homme qui poursuit le préjugé, l’épée haute sans trêve ni merci, et qui, en face des iniquités sociales, exposant le résultat de ses veilles, dit au peuple « Voilà la vérité! » celui-là eût été à sa place au milieu de la Commune, entre Chaumette et Clootz. Il eût été sûrement repoussé par les mystiques de la rue SaintHonoré, les fanatiques quintessenciés, abstracteurs de vertu platonique, pour lesquels la sécheresse d'aspect et de cœur, l’ascétisme inintelligent et mesquin, ont toujours tenu lieu de qualités et de savoir.
Ce qu’on veut flétrir du nom d’hébertisme est la fac la plus brillante de la Révolution. Obscurcie aujourd’hui par les insulteurs jurés, elle est destinée à resplendir toujours davantage. Certains docteurs espérent que nous en sommes à jamais débarrassés. Les idées ne meurent pas, lorsqu'elles sont la vie même de l’humanité !