Oeuvres diverses
crimes de la royauté, censeurs très silencieux de ses orgies, ils accusaient hautement de despotisme la République mise au ban des nations. Après les mécomptes de La Fayette et de Dumouriez, trop tôt démasqués, ils avaient toujours sous la main quelque traître qui devait sauver la France de la tyrannie et leurs revenus de l'emprunt forcé. Lorsque leurs amis les Girondins sont arrachés du sein de la Convention, ces bons apôtres ne prennent mème plus la peine de cacher leurs projets : ils s’allient franchement aux royalistes, allument la guerre civile et livrent Toulon aux Anglais.
C’est contre cette tourbe funeste que fut rendue la loi des suspects, commentée par Chaumette ; et cette loi du 17 novembre, loin d’être un aliment pour Pinsurrection (consultez les dates) contribua puissamment à la réprimer. Ce mouvement des provinces, mouvement de l’égoïsme et de la peur, fatalement réservé à toute révolution sérieuse, ne se soutint jamais que devant les demi-mesures; partout où parurent des hommes énergiques, des mesures révolutionnaires, il disparut anéanti. La Commune fut héroïque au milieu de ce déchaïînement des intérêts. Sans se détourner un seul moment de son œuvre de réforme sociale, elle fit face de tous côtés à l'orage. Comme Rome autrefois, elle leva et équipa des armées qu’on dirigeait immédiatement sur les points menacés. Elle avait décrété qu'il appartenait une fois encore à Paris de sauver la France. Elle a exécuté son décret.
Que ces généraux improvisés n’aient pas toujours été à la hauteur de leur mission, et qu’ils aient montré souvent plus de patriotisme et de courage que de talents militaires, soit. On leur reprochera des fautes, peutêtre : des trahisons et des lâchetés, jamais. L’intrépidité de Ronsin était proverbiale. Sur Rossignol, Pun des vainqueurs de la Bastille, qu'on veuille bien con-