Orateurs et tribuns 1789-1794

L’ABBÉ DE MONTESQUIOU-FEZENSA C!

Orateur élégant et correct, habile à ne pas heurter de front les sentiments de l’Assemblée, diplomate parlementaire et disciple de la politique d’un tien vaut mieux que deux tu auras, l'abbé de Montesquiou apparaît comme le meilleur, le seul stratégiste de son parti. Malgré son discours sur les biens du clergé, on le nomme membre de la commission chargée de les aliéner : seul, de la droite, il professe la soumission aux lois une fois rendues; seul de la droite, il est élu deux fois président de la Constituante, et, à l'unanimité, ses collègues lui votent des remerciements. Méfiez-vous de ce petit serpent, il vous séduira, disait Mirabeau. Il faillit obtenir le maintien des couvents et sauva du moins les religieuses d’un mot : « Vous ne pouvez ni ne devez les forcer à renoncer à leurs habitudes, car

1. Né en 1757, mort en 1832.