Orateurs et tribuns 1789-1794

282 ORATEURS ET TRIBUNS.

Un enragé de noblesse. — Théâtre impérial, Empire théâtral. Le géographe d’antichambre. — La vraie et la fausse liberté. CoNcLUSION. — La France d'avant 1789. — La mélodie de Stroemkarl et la onzième variation. — Le mendiant ivre. — Les véritables artisans de l’unité française : à ehacun selon ses œuvres, — La religion de la Terreur. — Faux applaudissements. — On y va, canaille! — Un Romain fût rentré chez luil

Il y a de tout dans la Vie et les Mémoires de celui qu’on appela, le Plaisant de la Terreur, l’Anacréon de la guillotine ! : de l'esprit, des mots heureux, d’agréables portraits, des carmagnoles assez vibrantes, un talent déclamatoire, quelques bonnes actions; la puissance, suivie de la proscription, un tempérament comédien qui se prête aux rôles les plus divers, de même qu'un orgue contient et remplace tous les instruments; une rare facilité de travail, des contradictions inouïes,

4. « On l’a surnommé l’Anacréon de la guillotine; mais quand je le connus, il n’était que l’Anacréon de la Révolution sur laquelle il faisait dans son Point du jour de jolies petites phrases d’amoureux. » (Dumont.} «C’est, dit madame de Genlis, le seul homme que j'aie vu arriver du fond de sa province avec un ton et des manières qui n'auraient jamais été déplacés dans le grand monde et à la cour. Il avait très peu d'instruction, mais sa conversation était toujours aimable et souvent attachante; il montrait une extrème sensibilité, un goût passionné pour les arts, les talents et la vie champêtre. Voilà ce qu’il me parut être et sans doute ce qu'il était alors. » Madame de Genlis connut Barère en 1799; il avait publié deux ans avant, un Éloge de Louis XII et une biographie de Lefranc de Pompignan, tous deux très favorables à la royauté et à la religion,