Orateurs et tribuns 1789-1794

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chaque jour ses devoirs qu’il corrigeait avec le plus grand soin.

On assure que le président du tribunal révolutionnaire lui posa cette étrange question : « N'est-ce pas toi qui remuais la semelle à côté de Louis Capet, lorsque ce dernier vint accepter la constitution de 1791 sous ta présidence? » À la séance du 3 septembre 1791, Thouret était assis à côté du roi, et les pamphlets de l’époque lui reprochèrent, comme une action très indécente, d’avoir tenu ses jambes croisées, et, pendant sa réponse à celui qu'il qualifiait : le plus haut fonctionnaire de l'État, de n’avoir cessé d’agiter sa jambe gauche posée sur la droite.

En 1800, Beugnot fit l'éloge de Thouret qu'il appelle : « orateur sans écart, métaphysicien sans obscurité, érudit sans pesanteur, homme d’État sans système. Il avait, ajoute-t-il, atteint ce degré de perfection qui n’éblouit plus, et dont le commun des hommes est assez mauvais juge : semblable à ces statues antiques dont le mérite consiste dans l'accord parfait de toutes les parties, dans le développement insensible de la ligne du beau, et qui, par cela même qu’elles ne sont qu'une sage imitation de la belle nature, produisent moins d'effet sur le vulgaire que ces compositions gigantesques el forcées qui le frappent ou l’épouvantent. » Le compliment paraît fort, et cependant Beugnot était de ceux qui pensent qu'on ne doit que la vérité aux morts, Or, Thouret était monté sur l’échafaud le 3 flo-