Orateurs et tribuns 1789-1794

L'ESPRIT DES ORATEURS DE LA CONSTITUANTE. #47

JEAN.

Monsieur veut-il ses bottes? IL fait mouillé. D'ANDRÉ.

Non, elles sont toutes neuves ; je veux mes gros souliers à clous de fer. Un peu de boue ne gâte rien. Ceci est une affaire d'importance. Me voilà bien. Qui diable, en me voyant ainsi équipé, peut penser à la liste civile?

D’André se plaignait du rôle ingrat qu'on le forçait de jouer; pour ses amis et lui les plus grandes difficultés venaient de la cour. Le roi, disait-il à Dumont, écoute un grand nombre de conseils et il les amalgame en les gâtant tous. Il y a une multitude de petites intrigues et aucun véritable concert. Les sottises accumulées rendent la cour suspecte et donnent un air de contre-révolution à tous ceux qui travaillent sincèrement au maintien de la monarchie constitutionnelle. Le plus grand de leurs dégoûts était de se trouver associés malgré eux à des hommes qui auraient voulu les faire pendre pour rétablir le despotisme.

Vers la fin de 1791, il s’associa à une maison de commerce et ouvrit un magasin d’épicerie à Paris, croyant flatter le peuple, tout en faisant fortune. Il devint le point de mire des caricatures et des pamphlets ; on le représenta coiffé d’un pain de sucre, puis on le traita d’accapareur, on mit sa maison au pillage, et il dut passer en Angleterre. Il fut chargé desaffaires de Monsieur