Portalis : sa vie, et ses oeuvres
LE CODE CIVIL 247 teur, appréciait mieux que personne le merveilleux éclat et le côté faible de son talent, et le plaçait au premier rang des orateurs du Conseil d'État. Un jour, parlant avec deux conseillers d’État des discussions du Code Civil, ildisait :
« …… Tronchet est un homme qui a de grandes » lumières et une tête très-saine pour son âge.
» Je trouve Rœderer faible.
» Portalis serait l’orateur le plus fleuri et le plus » éloquent, s’il savait s’arrêter.
» Thibaudeau, ce n’est pas là le genre de discussion » qui lui convient, il est souvent trop froid. Il lui faut » une tribune : c'est comme Lucien, il a trop de » fougue.
» Cambacérès fait l’avocat général; il parle tantôt » pour, tantôt contre.
» Le plus difficile, c’est la rédaction ; mais nous » avons le meilleur rédacteur, Lebrun. »
Il serait long de rappeler toutes les circonstances où Portalis intervint dans les débats qui remplirent, à cette époque, les séances du Conseil d'État. Il suffira d'exposer brièvement quelles furent ses opinions sur trois questions capitales, à la discussion desquelles il prit la part la plus active : le divorce, la liberté de tester et la rescision de la vente pour lésion.
: Aussi est-ce lui qui a oùvert la discussion, et c’est lui qui doit » la clore.» (Portalis, par M. Hello, avocat général à la Cour de cassation. Revue de législation et de jurisprudence, octobre 1838, tome IX, p. 34.) |
1 Thibaudeau, Mémoires sur le Consulat par un ancien Conseiller d'État, de 1799 à 1804, page 414.